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De Guernesey à Sainte-Marine dans la rivière de l’Odet, 2 semaines de cabotage entre les cailloux au gré des courants.
D'autres photos de cette étape se trouvent également dans notre page "Photos".
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De Guernesey à Sainte-Marine dans l'Odet, 290 miles navigués.
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05 juin 2011 : Guernesey – Sark (7 miles)
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Après une journée à Guernesey à se reposer et mettre le site à jour, nous partons vers Sark (ou Sercq en Français) juste à côté. Le vent est assez fort de Nord et la visibilité médiocre, on se demande bien comment on va pouvoir se faufiler entre les cailloux et les falaises... Mais à la faveur d’une éclaircie nous entrons dans le mouillage du Havre Gosselin et prenons un coffre au ras de la falaise, assez impressionnant mais du coup très bien abrité !
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Saltimbanque sous grand pavois Tibétain au pied des falaises de Sark
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Après cette petite navigation d’1h30 nous enfilons les chaussures de randonnée et partons à la découverte de l’île sous un soleil des plus… voilés. (et en plus il bruine, ça devient de plus en plus vivifiant comme promenade !) L’île est escarpée, un peu axée sur le tourisme mais encore très agricole. Il n’y a pas de voiture, mais quelques tracteurs qui servent aussi bien au champ que de taxi à touristes.
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Mais si mais si, il y a un microclimat tropical ici !
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La côte découpée de Sark.
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L’île nous enchante par sa multitude de fleurs, d’oiseaux et de paysages grandioses toujours avec vue sur la mer. Y a pas à dire, c’est quand même un rien plus chouette que l’Angleterre Est et les Pays-Bas, n’en déplaise à nos amis Hollandais ! Un peu avant 5 heures nous ressentons l'appel du tea time, mais trouver un café ouvert n’est pas une mince affaire en cette fin de dimanche après-midi. Finalement nous posons nos chaussures boueuses dans un hôtel de luxe et dégustons un délicieux « cream tea » (un thé accompagné de scones à la crème et confiture, petite douceur britannique dont nous sommes friandes !)
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Le mouillage du Havre Gosselin, bien protégé des vents de Nord et d’Est
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06 juin 2011 : Sark – Paimpol (57 miles)
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Départ de Sark au petit matin, direction le sud : nous voulons profiter du vent de nord pendant qu’il en reste encore un peu. Bon départ avec encore un peu de courant puis le vent mollit : on en profite donc pour sortir notre grand spi ! 5 noeuds sur la surface dans 7-8 noeuds de vent réel, pas mal non ?
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On n’a jamais assez de recul à bord pour photographier le spi !
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Mais après 4 heures grisantes portés par notre grande bulle colorée, nous devons nous rendre à l’évidence : le vent a tourné dans le mauvais sens (on dit qu’il refuse) et nous devons affaler pour lofer (c’est-à-dire se rapprocher du vent, allure à laquelle nous ne pouvons plus porter cette voile-ballon qu’est le spi)
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Barges ostréicoles à l’entrée de Paimpol
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Au final nous arrivons en baie de Paimpol vers 19h et mouillons dans le chenal pour attendre que la mer soit suffisamment haute pour entrer dans le port. Pour la première fois depuis le départ nous avons eu une navigation relativement calme, sans gros grain ou manœuvres répétées, c’est bon !!!! Nous arrivons finalement à Paimpol dans les lumières rasantes du soleil couchant, magnifique...
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Arrivées devant l’écluse, celle-ci n’est pas grande ouverte : il va falloir « sasser ». Cette manœuvre autrefois stressante pour Camille ne nous impressionne plus du tout, nous avons acquis une maitrise toute hollandaise dans ce domaine. Camille à la barre se rapproche du mur de l’écluse, Laure passe une longue aussière (=amarre) accrochée à l’arrière du bateau autour d’une pendille, ou bitte d’amarrage, ou échelle, ou n’importe quelle aspérité qui passe à sa portée, puis la rend à la barreuse. Ensuite elle se précipite calmement à l’avant pendant que le bateau avance sur son erre, passe l’aussière avant autour du point d’attache suivant, et là on stoppe le bateau sur les deux aussières simultanément. Facile non ? C’est juste une question de coordination !
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07 juin 2011 : Paimpol (0 miles)
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Journée d’escale à Paimpol, ville qui me (Camille) tient particulièrement à coeur. Plus de 10 ans que je navigue dans le périmètre, principalement en tant que monitrice de voile, ça crée des liens ! Non seulement avec mes amis de la base des Glénans mais aussi avec le paysage, ses rochers caractéristiques et ses balises... Depuis que nous voyons la côte hier soir je salue les cailloux et les amers avec un enthousiasme qui amuse Laure! Comment donc peut-on être aussi attaché que ça à un paysage ?? Venez dans ces coins là, vous comprendrez peut-être...
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10 mètres de marnage, naviguer à Paimpol ne laisse pas le droit à l’imprécision. Détail amusant, dans le chenal de Paimpol Saltimbanque navigue à la même hauteur que le deuxième étage de notre immeuble à Rotterdam...
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Nous restons donc la journée à Paimpol, également le port d’attache « légal » de Saltimbanque (sous pavillon belge nous pouvions choisir n’importe quel port) : courses, lessive, balade, mais aussi crêperie ! Et oui après tout, nous venons tout juste d’atterrir en France après 2 ans de navigations à l’étranger ! Ca s’arrose !
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Saltimbanque à son port d’attache !
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Le chenal de Paimpol à marée basse
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08 - 09 juin 2011 : Paimpol – Trégastel (60 miles navigués)
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La navigation en Bretagne Nord est très soumise aux courants de marée. En effet 10 mètres d’eau qui vont et qui viennent à chaque marée toutes les 6 heures, ça en fait des mètres cubes qui circulent ! Nous avons donc joué à saute-courant pendant 2 jours afin de profiter des marées un maximum.
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Départ de Paimpol le 8 juin à midi dans un vent d’ouest plutôt costaud (5-6b, rafales à près de 30 nœuds), nous sortons de la baie et nous dirigeons vers le passage du Ferlas : ce chenal large d’1 mile (1,8 km) passe entre la côte et l’île de Bréhat au ras des cailloux. Et nous il nous faut en plus tirer des bords dedans ! Mais Camille connaît bien l’endroit et nous rasons le granite rose au plus près pour passer sans encombre après 1h30 de virements de bord. En sortie de Ferlas direction la rivière du Trieux où nous prenons un coffre (c’est une bouée où l’on peut amarrer Saltimbanque) pour attendre que le vent mollisse un peu.
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« Alors tu vires entre la tourelle jaune et le caillou d’accord ? »
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La rivière du Trieux
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A minuit, à la marée suivante donc, le vent est meilleur et nous sortons du Trieux, direction plein ouest. La navigation aurait été des plus agréables si nous n’avions pas été complétement détrempées par 2 gros grains au petit matin. Enfin ça rince les voiles et les cirés me direz-vous ! Nous avançons tant que le courant nous est favorable mais quand vient la renverse, hop ! Saltimbanque se faufile de nouveau entre les cailloux, direction le mouillage de Port-Blanc ! On prend de nouveau un coffre pour dormir un peu en attendant la renverse de courant, machiavélique non ?
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Nouvelle marée à 13h, après un petit-déjeuner frugal nous repartons dans un sympathique 3 beaufort. Le chenal des 7 îles est toujours aussi beau, Camille se régale de retrouver ses cailloux roses… Finalement nous n’avons pas envie d’arriver dès ce soir dans un port et nous engageons dans une petite passe entre 2 cailloux pour rejoindre le mouillage de Trégastel. Maquereaux frais pêchés pour le dîner et un vieux gréement nous régale d’une entrée à la voile entre les rochers, que demander de plus !
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Le « Saint Chirec’h » dans l’entrée de Trégastel
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« A 3 je jette la tête du maquereau, attention ... 1...2... »
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10 – 12 juin 2011 : Trégastel – Trébeurden (11 miles)
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Petite navigation matinale, sous un ciel chargé…. de menaces. Une véritable course contre le grain : arriverons-nous au mouillage avant que les premières gouttes et rafales ne nous rattrapent ?? Victoire on arrive presque sèches dans l’ancien port d’attache de Saltimbanque!
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Cas d’école : ceci est un grain ! En général à ce stade on réduit la voilure pour anticiper les rafales qui accompagnent la pluie.
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Arrivés au port, Saltimbanque semble être le seul bateau non-anglais au ponton visiteurs… Si les français ont pris Guernesey, les anglais se sont bien vengés sur Trébeurden ! Et là une vérité nous frappe: si les anglais ont bien des têtes d’anglais, figurez-vous que nous français avons aussi des têtes de français ! (tout comme les hollandais ressemblent souvent à des hollandais d’ailleurs) Constatation certes un peu rapide et stéréotypée, mais bien pratique pour savoir dans quelle langue commenter la météo avec son voisin de ponton.
Week-end en terre familière donc. Entre les averses qui nous coinceront souvent à bord du bateau, grande balade, pêche de palourdes et de bigorneaux, discussions avec l’accastilleur du coin, petites courses...
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Loisirs d’averses
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Ile Grande, c’est quand même beau la Bretagne...
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Le bassin à flot de Trébeurden
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MIAM !!!!
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13 juin 2011 : Trébeurden – l’Aber Wrac’h (61 miles)
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Navigation sans grand intérêt : vent, houle et pluie dans la figure. La météo l’avait promis : « le vent tournera au Nord dans l’après-midi ». À 16h32 donc, sa direction change de 40°, nous permettant ainsi de faire route directe sur l’Aber Wrac ‘h. Une entrée magnifique toutefois dans un dédale de rochers et un coucher de soleil étincelant entre la mer et les nuages du même gris ardoise. Joli coin décidément, mais nous n’y restons que le temps d’une marée, dormir un peu sur coffre (eh oui nos bonnes vieilles habitudes).
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14 juin 2011 : L’Aber Wrac’h – l’Aber Ildut (20 miles)
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Journée sans vent, journée Nestor, direction l’Aber-Ildut au bout de la Bretagne. Nous négocions un peu avec le courant : « si vous partez à 5h30 du mat’, alors je coulerai dans le bon sens tout du long. Allez, les 10 premiers miles, c’est pour moi, c’est gratuit ». Bon, Nestor n’a donc que 10 miles à faire sur la surface, le courant fera le reste.
Nous passons les rochers de Porsall et le phare du Four, et arrivons à l’Aber-Ildut à marée basse. Difficile d’imaginer qu’il y a un port caché derrière ce gros tas de cailloux, mais si ! L’entrée n’est pas large mais très bien balisée par deux nouvelles perches latérales (une rouge et une verte). Le vrai danger est une roche à 0,6 m au-dessus du 0 des cartes, qui est pile poil dans l’axe d’entrée. Pour l’éviter il faut arrondir un peu vers le sud, passé la tourelle rouge « le Lieu », en allant chercher l’alignement de la perche rouge d’entrée par le phare... si on la voit ! Avis aux amateurs de pilotage...
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Le phare de l’entrée, c’est comme ça qu’on fait un secteur !
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La ria de l’Aber-Ildut
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Une fois passé le goulet on se trouve dans une magnifique ria, qui prend presque des airs d’Irlande. Amarrage sur haltères au début de la ligne G, nous tombons sous le charme de ce petit port, son activité goémonière (1er port d’Europe !) et surtout de la gentillesse de tout le monde. Du capitaine du port à la dame de la boutique qui nous donne le code de sa Livebox pour qu’on mette à jour le site, tout en commentant avec nous les cartes météo du jour. On recommande aussi la crêperie le « Gulf Stream » où la patronne fait la cuisine et le service, en souriant et tapant la causette avec les habitués.
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Paysage d’Iroise...
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Un goémonier entre à l’Aber-Ildut
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Comme dit notre guide de navigation le Pilote Côtier : « il serait dommage de rater une telle escale pour vouloir passer le chenal du Four d’une traite » !
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15-16 juin 2011 : L’Aber Ildut – Sainte Marine (74 miles)
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Nous voulons tenter de passer le Four et le Raz de Sein dans la même marée. Ces deux passages se trouvent aux pointes ouest de la Bretagne et les courants y sont très forts : il faut les avoir dans notre sens, mais pas quand ils sont le plus fort car le vent soufflant en ce moment en direction opposée peut y lever une mer dangereuse.
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Enoncé du problème : sachant que le premier robinet, appelé « Four », s’ouvre à 17h30 avec un débit variable de 1 à 5 nœuds, que le second robinet nommé « Raz de Sein » situé 20 miles plus loin ferme lui à 22h30, et que Saltimbanque espère faire du 4,5 nœuds sur la surface, calculez à quelle heure il faut partir de l’Aber-Ildut. Heureusement c’était une épreuve « avec documents » et après deux heures de grande réflexion autour des cartes, guides nautiques et horaires de marée notre réponse est : 15h00, 2h30 avant la pleine mer de Brest.
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La pointe Saint –Matthieu, où les courants peuvent atteindre 6 nœuds
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L’ilot Tévennec qui marque l’entrée du Raz de Sein en venant du Nord
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C’est parti, on passe le Four à l’étale comme prévu et vissées à la barre, on ne lâche rien au près dans la houle d’ouest qui commence à lever, pour finalement arriver au Raz de Sein 1h avant la renverse. On passe plutôt côté île de Sein (le Chat pour les connaisseurs) que pointe du Raz (Plate et Vieille) car le courant renverse plus tôt à la côte. Sur les dernières gouttes de courant favorable on passe le 48ème parallèle en dessous duquel nous ne risquons plus d’être ré-aspirés à l’intérieur du passage… mission accomplie ! Le Four et le Raz de Sein sur une marée, c’est possible ! Et au passage du Four nous avons de surcroit célébré notre 1000è mile navigué depuis le départ :o)
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S’ensuit une navigation de nuit au début plutôt agréable sous un grand clair de lune, puis le vent monte, la houle d’ouest commence à déferler comme on arrive sur la Pointe de Penmarch, il y a des chalutiers partout et nous n’avons pas la carte de l’endroit et devons jongler avec l’ordinateur et les indications du « bloc marine », bref petite navigation tranquille… Nous voyons notre premier « poisson volant » du voyage : une orphie suicidaire qui a juste sauté dans notre cockpit. A trois heures du matin, en lutte contre la houle et à la recherche du chemin, nous ne sommes pas d’humeur culinaire et la remettons à l’eau.
Finalement nous arrivons dans la rivière de l’Odet à l’aube, et commençons la journée par aller nous coucher !
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Arrivée dans la rivière de l’Odet, bienvenue en Bretagne Sud !
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